Garrot : quand et comment l'utiliser ?
Lorsqu’une hémorragie grave survient, chaque seconde compte. Le garrot est un dispositif médical conçu pour stopper rapidement un saignement abondant afin de sauver une vie. Utilisé en premiers secours, en médecine d’urgence ou dans des contextes militaires, il s’impose comme un dispositif incontournable. Comprendre son rôle, son mode d’emploi et ses limites permet d’en faire un allié efficace, tout en évitant les risques liés à une mauvaise utilisation.
À retenir
Le garrot est un dispositif vital en cas d’hémorragie sévère. Bien utilisé, il sauve des vies, mais un mauvais usage peut entraîner de graves complications.
À quoi sert un garrot ?
Le garrot est utilisé pour stopper une hémorragie pouvant être plus ou moins grave. La technique consiste à entourer à l’aide d’une cravate, une écharpe, un foulard ou un élastique le membre à partir duquel se produit l’hémorragie. Il faut serrer très fort pour que l’artère soit comprimée et qu’il ne laisse plus sortir le sang.
L’utilité vitale du garrot
Le garrot est un dispositif médical conçu pour interrompre la circulation sanguine dans un membre. Son objectif principal est de stopper une hémorragie sévère, lorsque la pression directe sur la plaie ne suffit plus. Dans ces situations critiques, il joue un rôle vital en prévenant une perte de sang potentiellement mortelle.
Un usage reconnu dans les situations d’urgence
Le garrot est reconnu comme une solution efficace par les services de secours, le personnel médical et les militaires. Son utilisation rapide permet de maintenir un blessé en vie en attendant une prise en charge hospitalière. Il est ainsi devenu un outil standard dans les trousses de premiers secours, notamment dans les environnements à risque élevé.
Quand utiliser un garrot ?
Les hémorragies sévères et menaçantes
Le garrot doit être posé uniquement face à une hémorragie massive, lorsque la compression directe est insuffisante. Dans ce type de situation, il devient la seule solution pour stopper rapidement le saignement et préserver les chances de survie de la victime. C’est un geste d’urgence, réservé aux cas les plus graves.
Les contextes particuliers : accidents, interventions militaires ou environnement à risque
Au-delà du cadre civil, le garrot est largement utilisé dans les milieux militaires et les environnements dangereux. Accidents de la route, catastrophes naturelles, blessures par arme ou contextes professionnels à risque : dans tous ces cas, il constitue un dispositif indispensable. Sa rapidité d’action en fait un outil clé pour maintenir un blessé en vie jusqu’à une prise en charge médicale.
Qui peut utiliser un garrot ?
Les professionnels de santé et les secouristes
Le garrot est couramment utilisé par les médecins, infirmiers, pompiers et secouristes. Leur formation leur permet d’appliquer ce dispositif dans les règles de l’art, en tenant compte de la gravité de la blessure et de la durée d’utilisation. Dans leurs mains, les garrots deviennent un outil maîtrisé, garantissant efficacité et sécurité.
Les particuliers formés aux gestes de premiers secours
Le garrot peut également être utilisé par des particuliers, à condition d’avoir suivi une formation en secourisme. Les stages de premiers secours incluent souvent l’apprentissage de sa pose, afin d’éviter les erreurs qui pourraient aggraver la situation. Posséder un garrot dans une trousse de secours est utile, mais il reste essentiel de savoir quand et comment l’utiliser correctement.
Quels sont les risques d’un mauvais usage du garrot ?
Les complications liées à une pose trop longue
Un garrot appliqué trop longtemps peut causer des dommages irréversibles aux tissus situés en aval de la compression. La circulation sanguine étant interrompue, les muscles et nerfs risquent une nécrose ou des séquelles fonctionnelles. C’est pourquoi il doit toujours être retiré par un professionnel de santé dès que possible.
Les erreurs fréquentes lors de l’application
Un garrot trop lâche ne stoppera pas l’hémorragie et peut aggraver le saignement. À l’inverse, un garrot mal positionné ou trop serré peut entraîner des blessures supplémentaires. D’autres erreurs courantes incluent l’oubli de noter l’heure de pose, essentielle pour la prise en charge médicale. Ces risques rappellent l’importance d’une bonne formation avant son utilisation.
Les différents types de garrot
Il existe plusieurs types de garrots, qui sont utilisés dans des circonstances différentes.
Le garrot à sangle élastique
Le garrot à sangle élastique est le plus courant dans le domaine médical. Il est utilisé au quotidien par les infirmiers et les médecins pour réaliser des prises de sang, des perfusions ou d’autres soins nécessitant une mise en tension veineuse. Simple à poser, il se compose d’une bande élastique souple qui se fixe par un système de clip ou de boucle. Son objectif n’est pas d’arrêter une hémorragie, mais de faciliter l’accès aux veines. Bien qu’indispensable dans les soins courants, il ne doit jamais être utilisé dans des contextes d’urgence vitale.
Le garrot à mécanisme de serrage
Le garrot à clip (ou à mécanisme de serrage) est conçu spécifiquement pour faire face aux hémorragies sévères. On le retrouve dans les trousses de secours des militaires, des pompiers, des secouristes et même dans certaines mallettes de premiers secours civiles. Le modèle le plus répandu est le garrot Tourniket, qui fonctionne grâce à une sangle robuste et un levier de serrage (appelé bâtonnet ou tourniquet).
Il existe des garrots à clip adulte et des garrots à clip enfant.
Ce système mécanique, aussi appelé "garrot tactique", permet d’appliquer une pression suffisante pour interrompre totalement la circulation sanguine dans un membre blessé. Son efficacité et sa fiabilité en ont fait un outil incontournable des situations d’urgence et des zones de conflit.
Le garrot pneumatique
Le garrot pneumatique est utilisé exclusivement dans les établissements hospitaliers et plus particulièrement au bloc opératoire. Il se compose d’un brassard gonflable relié à un système de contrôle de pression. Son rôle est de couper temporairement la circulation sanguine dans un membre afin de permettre une intervention chirurgicale dans un champ opératoire sans saignement. Ce dispositif est complexe, nécessite un appareillage spécifique et une surveillance constante. Il ne fait donc pas partie des dispositifs accessibles au grand public ou aux premiers secours.
Le conseil de l'expert
Chaque type de garrot répond à un usage précis. Le garrot à sangle élastique est réservé aux soins courants, tandis que le garrot pneumatique appartient exclusivement au domaine chirurgical. Le garrot à mécanisme de serrage, comme le Tourniket, est celui à privilégier dans une trousse de premiers secours, une pharmacie familiale ou professionnelle, ou dans le cadre d’une activité exposée aux risques d’accidents graves. Il allie efficacité, robustesse et simplicité d’utilisation, même par une personne formée aux gestes de premiers secours.
Les étapes à suivre pour poser correctement un garrot
- Analyser la source de l’hémorragie et appliquer une pression directe sur la blessure pour limiter la perte de sang.
- Placer le garrot entre la plaie et le cœur afin de stopper l’écoulement sanguin.
- Installer le dispositif médical à quelques centimètres au-dessus de la blessure.
- Pour une blessure du membre inférieur, positionner le garrot au-dessus du genou.
- Pour une blessure du membre supérieur, le placer au-dessus du poignet ou du coude.
- Noter l’heure exacte de la pose du garrot et la communiquer au secouriste ou au professionnel de santé.
- Ne pas retirer le garrot même si l’hémorragie cesse, afin d’éviter une aggravation. Attendre l’intervention d’un professionnel.
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